Muralla Romana

Il est encore possible d’admirer des vestiges des anciennes murailles romaines qui encerclaient la ville en un quadrilatère entouré de constructions et, plus tard, déformé par les restaurations ordonnées par Alphonse V et Alphonse IX, ouvrant ainsi de nouvelles entrées sur la ville.

BIC DEPUIS 1931

Bien que les deux camps dressés par la Legio VI Victrix à León aient compté des voies de défense, la muraille de pierre la plus ancienne a été érigée à la fin du Ier siècle après J.C. par son successeur, la Legio VII Gemina. Actuellement, un petit tronçon est visible sur l’escalier reliant l’avenue de Ramón y Cajal et la plaza de San Isidoro.

Ultérieurement, encore à l’époque romaine, aux alentours de la fin du IIIe siècle, une autre muraille a été dressée, plus puissante que la première. D’un peu plus de 5 mètres d’épaisseur, quelques 8 mètres de hauteur et des tours dénommées cubes, au plan semi-circulaire surélevé, placées à brefs intervalles. La muraille encerclait le même camp rectangulaire, avec quatre portes sur chacun de ses flancs. De son évolution historique et des réparations apportées subsistent la multitude de matériaux et de formules de construction que l’on peut apprécier au niveau de sa fabrication, tel que sur l’avenue Ramón y Cajal.

La seule porte encore debout se situe sur la face nord de l’enceinte, dénommée à l’époque romaine « Puerta Decumana » et, depuis le Moyen âge, « Puerta Castillo », en raison de la place forte située sur l’un de ses flancs. La structure actuelle correspond à une reconstruction effectuée à la moitié du XVIIIe siècle, au cours de laquelle la porte antérieure a été remplacée. C’est dans cette même zone, dans la rue Carreras, que l’on peut observer un long tronçon de la fortification romaine, même si ses tours ont été démolies à la fin du XIXe siècle. Il est néanmoins encore possible de contempler les tours romaines intactes, dans le secteur ouest et le long de l’avenue des Cubos, bien qu’étant surélevées au cours du XIVe siècle.

Plus tard, la fortification a disparu sous le chevet de la cathédrale gothique pour réapparaître peu de temps après. Il s’agit des soubassements de la porte orientale de l’enceinte, dénommée « Puerta del Obispo », dont les structures gothiques ont été préservées, tandis que les vestiges de la porte romaine que l’on trouvait au même endroit, ainsi que la porta principalis sinistra du camp de la Legio VII, sont conservés dans une crypte archéologique prévue à cet effet.

La muraille se poursuit sur la rue Serradores, jusqu’à la dénommée Tour des Ponce, en référence à son propriétaire, au XIIe siècle. À ce niveau, le pan romain vire à l’Ouest, entre les maisons de la Plaza Mayor et du quartier Húmedo, seules quelques bribes étant visibles entre les toits. C’est dans cette zone que se serait situé la porta praetoria du camp, dénommée « Arco de Rege », pendant l’époque médiévale. En atteignant la rue de La Rúa, la muraille prend la direction du Nord, pour rejoindre le Palais des Guzmanes, dont la construction a représenté le démantèlement d’une bonne partie du pan défensif. C’est là qu’allait se situer la Porte Cauriense, substituant la porta principalis dextra romaine. Une fois cet édifice passé, le mur se prolonge dans la rue Ruiz de Salazar, pour rejoindre à nouveau l’avenue Ramón y Cajal.